


L'aigle romain en bronze
Dimensions : 4 cm de hauteur pour 6 cm de largeur
De tout temps, chaque formation militaire avait son emblème propre, signe ditinctif souvent considérée comme un protecteur. L'iconographie de ces insignes est bien connue grâce à des témoignages écrits, des monuments et des monnaies. A quelques une de ces représentations on ajoute également les signes zodiacales en accord avec la période de l'année durant laquelle s'est formée l'unité ou encore le symbole de l'empereur du moment. Parmi cette grande variété de signes, certains conservaient une certaines particularité telle que la galère pour la marine ou les troupes établies près du littoral.
Lorsque l'armée romaine a commencé à recruter dans les pays occupés dits "barbares", la tradition militaire s'est enrichie de nouveaux symboles spécifiques aux cultures et croyances étrangères. Par exemple, des représentations de taureaux qui rappellent le culte mithraïque ou de sangliers, animaux vénérés par les celtes.
Concernant l'utilisation de ces emblèmes militaires, il est possible de d'établir deux grandes périodes : la première se situe entre le Ier et le IIème siècle après J.C. avec les représentations zoomorphes que l'on retrouve au milieu des bannières ; la seconde période qui commence au IIIème siècle sous le règne de Septimius Severus (Septime Sévère) et trouve sa particularité dans la position de la représentation dans la partie supérieure de l'étendard.
Pour la pièce de Barbosi, nous pouvons affirmer qu'elle est le symbole général des légions romaines (L'aigle à l'attitude majestueuse qui est l'oiseau favoris de Jupiter). Il est donc difficile d'attribuer ce symbole à une unité romaine stationnée dans le castre se trouvant à la confluence du Siret avec le Danube. En effet, l'aigle n'aurait pas pu être le signe des unités marines de Classis, Flavia ou Moesica, stationnées dans la région. |
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D'un point de vue artistique, la statuette est d'une excellent facture. Tous les détails anatomiques sont représentés de façon réaliste allant jusqu'au dernier élément du plumage. En considèrant la précision de réalisation d'un tel objet, nous pouvons suggérer qu'il fut importé des grands ateliers romains. Des symboles semblables ont été retrouvées à Desa, Reşca et Răcari mais leurs proportions ne sont pas aussi exactes, de même que leur précision de réalisation et la réalisation très shématique des plumes. Ces éléments indiquent donc un travail local fait à partir d'un original comme celui de Barbosi. Les spécialistes du Musée d'Histoire de Galati ont donc proposé de classer la statuette dans la catégorie "Trésor".
Des informations supplémentaires sont disponibles sur cet artefact dans la revue : "Muzeul National" (Le Musée National), n°iV, 1983, p.63 à 68. |
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